- FIRMAN
- FIRMANFIRMAMot d’origine persane (ferm n ) mais utilisé surtout chez les Ottomans pour désigner un ordre ou un édit émanant du sultan, ou émis au nom du sultan, après décision prise en conseil impérial (d 稜w n-i hum y n ). Rédigés par la chancellerie impériale, ces ordres portent la signature traditionnelle du sultan, en forme de dessin (t ghra ), tracée par le chef de la chancellerie. Lorsque le sultan ajoute quelques mots de sa main, le firman porte alors le nom de kha -i hum y n (écrit impérial ou kha -i sher 稜f (écrit Auguste). L’un des plus célèbres de ces écrits est le Kha -i Sher 稜f de Gül-Hané, promulgué en 1839 par le sultan Abdul-Medjid (Abdülmecit), charte impériale par laquelle celui-ci annonce une série de réformes (Tan ワ 稜m t ) majeures destinées à moderniser l’Empire ottoman.• 1663; turc fermân, d'o. persane, par l'angl. firman♦ Hist. Édit, ordre ou permis émanant d'un souverain musulman. Des firmans.firmann. m. HISTd1./d Rescrit du shah d'Iran.d2./d Pièce officielle en Turquie ottomane.⇒FIRMAN, subst. masc.A.— Ordonnance promulguée par un souverain musulman oriental. Publier un firman. Synon. rescrit. Abdalla lança un faux firman qui déclarait le pacha de Damas déchu (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 270). Il (...) rompit l'enveloppe avec l'émotion respectueuse d'un vizir qui reçoit un firman du sultan (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 23) :• S.M.I. le Sultan, dans sa constante sollicitude pour le bien-être de ses sujets, ayant octroyé un firman qui, en améliorant leur sort sans distinction de religion ni de race, consacre ses généreuses intentions envers les populations chrétiennes de son Empire (...) a résolu de communiquer aux Puissances contractantes ledit firman, spontanément émané de sa volonté souveraine.Doc. hist. contemp., 1856, p. 126.— En partic.1. Laissez-passer; autorisation. Montrer son firman. Y aurait-il indiscrétion ou empêchement à ce que vous écriviez à Meschid-Pacha, afin d'avoir dès à présent un firman impérial pour tout l'empire ottoman? Nous nous en servirions en Palestine, Syrie, Kurdistan, surtout et Arménie; pour le retour, cela nous serait fort utile (FLAUB., Corresp., 1850, p. 152). Ces Assomptionnistes savent ce qu'ils veulent et l'obtiennent. Ils me montrent un firman. C'est l'autorisation de bâtir une église (BARRÈS, Pays Lev., t. 2, 1923, p. 74).2. Spéc., DR. COMM. Laissez-passer délivré en Orient aux négociants étrangers. En 1716, la compagnie obtint des souverains de l'Inde le fameux firman ou charte indienne, pour exporter et importer sans payer aucun droit (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 277).B.— P. ext., littér. Document émanant d'une autorité. Un firman du préfet, qu'il appelle arrêté (...) défend de danser à l'avenir, ni jouer à la boule ou aux quilles, sur ladite place (COURIER, Pamphlets pol., Pétition pour vill., 1822, p. 139).— P. iron. La Cataneo obéissait aux firmans de Victorine et des modistes françaises (BALZAC, Massimilla Doni, 1839, p. 380).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1663 (T. ROE, Mémoires, trad. ds M. THÉVENOT, Relation..., t. I, p. 11 ds ARV., p. 230). Mot persan
« ordre, ordonnance royale », passé en turc
, en ar. et dans les lang. de l'Inde (LOK. n° 594; FEW t. 19, p. 48; DALG. t.1, pp. 402-403) ainsi qu'en angl. où il est attesté dès 1616 chez T. Roe (ds NED), et d'où il est entré en fr. par l'intermédiaire de la trad. des Mémoires de ce dernier (supra). Fréq. abs. littér. :22. Bbg. ARV. 1963, pp. 230-231. — BOULAN 1934, p. 185.
firman [fiʀmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1663; turc fermân, d'orig. persane, par l'angl. firman.❖♦ Hist. Édit, ordre ou permis émanant d'un souverain musulman (⇒ Dahir).1 (…) désormais, les affaires qui exigent la sanction d'un firman chérifien, c'est-à-dire presque toutes celles qui vous intéressent, ne s'entasseront plus sans qu'on puisse en prévoir l'issue.L. H. Lyautey, Paroles d'action, p. 68.2 M. de Lesseps, oriental déjà, ne se fiant qu'aux astrologues, aux signes du ciel, et, comme tous les grands hommes d'affaires, superstitieux et poète, ne demandant au Khédive le firman de concession que le jour où un arc-en-ciel lui apparaît comme le signe d'alliance entre l'Orient et l'Occident.Paul Morand, Rien que la Terre, p. 246.♦ (Av. 1850). Par ext. Littér. Ordre émanant d'une autorité.
Encyclopédie Universelle. 2012.